понедельник, 4 октября 2010 г.

Cheval du Don
Le prince des steppes
The prince of steppes

In The Spotlight FEI

Deux notions que tout le monde associe peut-être à la Russie, sont les distances immenses et les températures de la Sibérie. Si l’on veut creuser encore, les églises décorées, les palais dorés, les œufs de Fabergé, Guerre et Paix ou la Révolution viennent à l’esprit.Mais il y a ici un élevage autochtone de chevaux, sans doute méconnu, dont les qualités ont dû se confronter parfaitement aux conditions extrêmes : les chevaux du Don. Dénommés d’après la rivière Don en Russie du sud, cet élevage est l’un des deux élevages indigènes qui ont survécu aux temps modernes. Les autres chevaux sont les trotteurs Orlov, élevés et dénommés d’après le Comte du XVIIIe siècle, Comte Orlov, l’un des personnages les plus influents de la Grande Russie de Catherine. Les origines du cheval du Don ramènent aux Temps Anciens, aux tribus de Nogajy qui habitaient les régions de la Mer Caspienne. Les précurseurs équins étaient fameux pour leur santé exceptionnelle et leur habileté à bien survivre aux hivers rigoureux et aux chaleurs excessives des steppes du sud. Dans les années 1700-1750 les meilleurs étalons Akhal-Teke, Arabe, Karabakh furent lâchés en liberté dans des troupeaux de juments. Dans les années 1780-1800 les premiers stud-books ont été crées, la sélection devient très rigoureuse. Le résultat en est un cheval exceptionnel dont les qualités furent hautement appréciées dans l’armée. Les chevaux du Don devinrent les remontes des Cosaques du Don, la communauté traditionnelle résidant dans les régions steppiques du sud de l’Europe orientale et de l’Asie Russe qui furent fameux pour leurs capacités équestres spécifiques. Les Cosaques, qui furent aussi une unité montée de l’Armée russe et leur totale potentiel en chevaux se virent au grand jour en 1812 contre Napoléon. Partant de Moscou dans la froidure, à 40°C en dessous de zéro, les Cosaques poursuivirent l’Armée française en déroute à travers l’Europe et arrivèrent Paris en 1813. La réputation de chevaux du Don exceptionnels se répandit sur tout le continent. 


  Dans l’armée russe, les tests de raids d'endurance pour faire qualifier les chevaux du Don devinrent fréquents. En novembre 1883, quatre officiers et 14 Cosaques chevauchèrent 1 128 verstes (1,241km) depuis Nijny Novgorod sur les rives de la Volga jusqu’à Saint-Pétersbourg, via Moscou, en 11 jours dans la neige profonde et des températures de moins 20°C. En 1889, le Cornette Asseev (le troisième grade d’officier dans la cavalerie) chevaucha de Luben en Russie du sud jusqu’à Paris, une distance de 2457 verstes (2 633km) en 30 jours, avec les juments Vlaga et Diana à une moyenne de 80km par jour. La distance du dernier jour fut de 110km. A Paris, à ce moment là avait lieu l’Exposition Universelle. Le héro de la Cavalerie russe retint fortement l’attention du public et des médias. Pas moins de 200 journaux publièrent des articles faisant l’éloge de cette performance exceptionnelle. 


    Dans les années 1940-1970 davantage de tests de cavaliers furent organisés avec toujours des résultats équivalents : les chevaux se donnèrent le challenge, de sentir bien, apparaître bien, avaient bon appétit et étaient capables de continuer l’exercice longtemps après que les cavaliers et équipes d’assistance aient abandonné en déroute. Zanoss – 309 km en 19 heures BrevBoy – 304 km en 19 heures Sourgoutch – 300 km en 18 heures Nabeg - Championnat du Monde d'endurance 1986 - 10-eme place sur 49 partants. 


  En 1995, l’étalon du Don du nommé  Comte Pompeii monté par la fameuse cavalière Basha O’Reilly couvrit 4 000 km entre les steppes de la Volga et l’Angleterre. Le livre "Count Pompeii – Stallion of the Steppes" raconte les faits. 


  La fin de l’Union Soviétique eut un effet pervers sur les chevaux du Don. Les soins d’élevage et la sélection furent négligés d’où il résulta une chute dramatique des effectifs. Seulement une petite centaine des juments et étalons les plus précieux survécurent.Avec la stabilisation de la vie politique en Russie et des conditions économiques qui s’améliorent, le temps est venu de ressortir l’honneur du passé. L’élevage du Cheval du Don ressurgit. Des admirateurs étrangers apportent aussi leur contribution : en France une association de propriétaires de Chevaux du Don est en cours de creation.


   Mais ce n’est pas seulement ces chevaux exceptionnels qui peuvent bénéficier du changement de contexte. L’arrivée du Cheval du Don sur la scène internationale peut être un apport signifiant à la discipline de l’Endurance. Un élevage Russe trouve progressivement sa place et ses qualités exceptionnelles sont un véritable cadeau à la beauté du sport équestre.
30.03.2007, site Internet de la Federation Equestre Internationale.